Refonder et réincarner les promesses de la république

Refonder et réincarner les promesses de la république :

  • EGALITE de soins en France
  • LIBERTE d’installations dans des zones rurales qui peuvent se repeupler post pandémie
  • CARING (nouvelle forme de Fraternité), car c’est une des valeurs de la France, prendre soin, et ce, encore plus après la pandémie,

Agir sur toutes les étapes du cycle de vie d’un médecin :

  • Au niveau de la formation amont
  • Au niveau de l’installation
  • Au niveau de la fidélisation
  • Au niveau de l’organisation générale

Contexte :

Certains territoires de notre pays font face à une pénurie de médecins ou à un niveau de ressources insuffisant. Selon la DREES, 8,6% de la population soit 5,7 millions de personnes vivaient dans une commune sous-dense en médecins généralistes en 2018. Si l’on prend également en compte l’évolution de la demande de soins, l’offre libérale rapportée à la demande (la densité standardisée de l’offre de soins) baisserait même de 30 % d’ici 2027. Dans ces zones sous denses, les médecins installés sont souvent dans une situation de tension extrême. Insuffisants en nombre, ils peinent à répondre aux besoins de soins primaires, à assurer la continuité et la permanence des soins.

7 idées à implémenter, au niveau de la formation, en amont

  • Elargir le numérus clausus

De mémoire, à 6 800 médecins en 2020, d’autant que ces études se sont énormément féminisées et que beaucoup de femmes diplômées arrêtent l’exercice médical provisoirement ou définitivement, soit pour maternité, soit pour une meilleure qualité de vie familiale, ou exercent à temps partiel, diminuant d’autant l’offre de soins, notamment en zone rurale.

  • Donner la possibilité à un médecin en cours de diplomation, ou tout juste diplômé en internat, de faire 1 an en zone démographiquement faible pour qu’il découvre la médecine libérale, et ce en le logeant et lui doublant son salaire.
  • Raccourcir le temps des études médicales. Comme il faut 10 ans, à l’heure actuelle, pour former un médecin, et qu’il y a urgence, le temps des études médicales pourrait être raccourci, sans entamer leurs qualités. (Il faut 5 ans pour former un bon médecin dans certains pays d’Afrique).
  • Valoriser et rémunérer les études par une garantie d’Etat/ Service Public Nouvelle Ere. S’inspirant du principe des IPES (indicateurs pour le pilotage des établissements du second degré) connus en vigueur de 1957 à 1978 pour pallier le manque d’enseignants en milieu rural. Dès la deuxième année de leurs études, une fois obtenu le concours d’admission, les étudiants en médecine auraient le statut de fonctionnaires stagiaires et seraient rémunérés comme tels jusqu’à l’obtention de leur diplôme. Pendant toute la durée de leurs études, ils toucheraient donc un traitement de fonctionnaire. En contrepartie, une fois diplômés, ils devraient un certain nombre d’années au service public de la médecine. Comme dans les grandes écoles de la République, une liste des postes vacants serait ouverte aux jeunes diplômés qui pourraient alors choisir
  • Faciliter aux jeunes internes des stages en hôpitaux périphériques en zone sous dotée ou chez le praticien pour débuter des partenariats avec des avantages dans des zones d’accueil avec un cadre de vie agréable (logement des interne, accès culture et crèches)
  • Créer et valoriser les écoles d’aides-soignantes dans ces zones de désertification médicale en organisant des transports gratuits et des logements gratuits chez l’habitant par la Région. Cela comblera de plus un chômage réel chez les prospects à ces métiers. Un métier de prévention.
  • Créer des cursus de formation spécifiques à la médecine rurale, comme en Australie. La formation est considérée comme un élément clef du recrutement et du maintien des professionnels de santé en zones rurales. En 1990 : mise en place généralisée de deux à six semaines de stage en zone rurale, en 1997 : une année entière de formation médicale en zone rurale et création des départements universitaires en santé rurale. En 2000 : création des Rural Clinical Schools (RCS). Le recrutement des étudiants est sur critères particuliers, d’autant plus faciles post pandémie covid, les personnes ayant envie de « vert ». Les critères retenus sont les types de loisirs, les modes d’engagement citoyen, le caractère indépendant allié à la capacité à travailler en équipe mais aussi la motivation à s’investir dans les communautés en dehors du temps strictement médical. L’attractivité des programmes permet d’assurer une vraie sélection à l’entrée, de l’ordre de 50 % des candidats.
  • 3 mesures au niveau de l’installation du médecin

2.1. Création de vraies maisons de santé, création favorisée par la collectivité locale : prêt gratuit de terrain pour la construction et avantages accordés pour le logement des personnels.

2.2. Incitations matérielles et financières à s’installer en zones de désert médical.

Et proposer une AIDE A l’EMPLOI pour le conjoint par des chasseurs de tête locaux.

2.3. Installer des médecins ruraux par un système de visa orientés. Dans certains pays, ils tiennent à jour une liste de toutes les régions rurales connaissant une pénurie de médecins. Ne pouvant les trouver parmi les étudiants en médecine dans le pays, les pouvoirs publics n’ont d’autre possibilité que de les faire venir de l’étranger. C’est là qu’est la radicalité de la mesure : un visa ne peut être attribué qu’à condition que le postulant s’installe dans l’une des régions visées sur la liste et y reste un certain nombre d’années. S’il quitte la région en question, il perd d’office son titre de séjour et doit quitter le pays. En France, on pourrait imaginer que les sous-préfectures délivrent les titres de séjour accompagnés de permis de travail valides exclusivement sur le territoire de leur zone.

  • 6 mesures pour fidéliser les médecins installés

  • 1. Ouvrir des maisons de santé intercommunales FACILITANTES ET ATTRACTIVES car PRATIQUES, en regroupant des médecins généralistes, infirmiers, infirmières, kinés, dentistes, pharmacie à proximité
  • 2. Proposer ces locaux avec un loyer raisonnable
  • 3. Ouvrir la téléconsultation à certaines infirmières. En accord avec le médecin traitant pour pratiquer au domicile du patient une téléconsultation simultanée (médecin, infirmière, patient)
  • 4. Tisser le capital humain par des formations communes. Relation améliorée entre cette maison de santé et les hôpitaux et cliniques par des séances de formation continue pour les personnels pour combattre l’isolement des soignants.
  • 5. Face au défi de la démographie médicale et soignante, et à la solitude qui isole et démotive, les responsables hospitaliers et médecins doivent également pouvoir bénéficier d’espaces de créativité pour retenir dans la région les meilleurs (monter une Université des Soignants par Région, qui dispense co-développement, stage de régénération, de créativité,…)
  • 6. Et savoir rémunérer davantage ceux qui s’investissent le plus en Région et en zone rurale par un système d’objectifs/bonus tenus/permis par la Région.

Rendre la gouvernance plus agile sur certaines thématiques :

4.1. Leviers d’organisation générale

– Nouvelles répartitions des taches en fonction des besoins de chaque territoire de sante, décentralisation de la prévention, médecine scolaire, médecine du travail et des universités IUT BTS,  dans les services du Département, en plus de la PMI et de la petite enfance, pour adapter l’offre a la réelle demande du territoire de sante avec transparence des chiffres des données médicales CPAM etc..

Délégation de taches médicales vers ide ou techniciens médicaux pour suivi HTA, Diabète, asthme, BPCO , obésité , actes techniques de radio, avec des aides de téléassistances vers centres référents chu ou cliniques métropolitaine

Fournir des ordinateurs portables avec données des deux lieux de travail (CHU et en zone rurale)

Autonomie des hôpitaux pour l’attractivité. Les hôpitaux publics réclament de pouvoir décider vite, de trouver eux-mêmes, au plus près des réalités, les solutions dont ils ont besoin.

– Inviter tous les acteurs à discuter et entreprendre une réelle transformation de la politique du maintien à domicile, une des seule issue dans ces zones. Avec par exemple aussi l’idée qu’une lutte contre des corporatismes médicaux est nécessaire. On l’a vu dernièrement avec la réaction négative du CNOM sur le pharmacien référent. Une modernisation du CNOM s’impose.

4.2. Leviers financiers

–  Eviter les dépassements d’honoraires pour le patient des zones sous dotées déjà défavorisées

– Sur un même territoire de sante, avoir une mutualisation des dossiers médicaux par le numérique de TOUS les acteurs de la chaine du soin. Trop de temps perdu a récupérer les donnes bio , radio et trop d’argent dépense a refaire les examens

– Si pas de médecin spécialiste sur un territoire donne, organiser transport en navettes ou en train à des tarifs négociés et réduits pour le patient et l’aidant une fois par semaine sur l’hôpital ou la clinique référente avec des plages réservées à ces patients des zone sous dense, à organiser par les départements ou les maison publiques France (nécessite de mutualiser les fonctions publiques hospitalière, d’état et fonction publique territoriale ..)

4.3 Leviers digitaux  

En sus de l’équipement up to date de chaque médecin en zone rurale en informatique, et de l’accès aux datas régionales facilités, ce qui suppose la mise en place d’une direction du digitale et du cloud performante au niveau national,

Un plan télémédecine s’imposera, qui commencera par des zones rurales test, puis sera étendu rapidement partout en France. Dans le pays, 6 jours s’écoulent en moyenne entre la prise de contact et le rendez-vous, tous motifs de demande confondus. S’en suit un report vers les centres 15 et les services des urgences, ou pire un renoncement aux soins. En 2018, 54% des médecins déclarait au CNOM avoir présenté au moins un symptôme de burn-out. La téléconsultation peut permettre d’apporter une aide à la fois aux patients et aux médecins, et à stabiliser une offre de soins qui se délite. En termes de maîtrise des dépenses de santé, ces téléconsultations permettent d’éviter certains passages aux urgences (entre 20 et 30% des patients de téléconsultation selon les organisations de télémédecine seraient allés aux urgences ou auraient appelé le 15) plus

  • Un plan « silver caring et digital » sera monté. Avoir accès à des soins adaptés est parfois difficile pour les personnes âgées, la télémédecine est souvent évoquée, elle apporterait peut-être la solution pour la personne âgée ou en situation de handicap question mobilité, mais pas au niveau social. Inventer un binôme gagnant entre IDE nouvellement recrutées et formées et médecins à distance, se déplaçant en cas d’urgence notamment.

4.4. Levier conventions collectives

Plusieurs professions gagneraient à avoir une seule et unique convention collective. Avec notamment une revalorisation des remboursements au km, et une revalorisation du point dans les déserts médicaux.

Vers le renforcement des collectivités territoriales (Acte IV de la décentralisation)

Il s’agit de parachever le mouvement de décentralisation initié dans les années 1980 en évitant toute  redondance entre les différents échelons en spécialisant les...

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4 Commentaires

  1. Vous seriez la personne idéale pour mener, entre autres, à bien cet énorme chantier. Dans cette optique, il pourrait être intéressant de rapprocher les psychologues des médecins pour sensibiliser les uns aux questions psychologiques et les autres à la chose médicale. En ce qui concerne la formation des psychologues cliniciens, il serait intéressant de rendre obligatoires deux stages de 100 heures, l’un service psychiatrique et l’autre dans un autre service hospitalier.

  2. nous devons en terminer avec le cloisonnement des métiers de la santé car chaque patient mérite de suivre un parcours de soins et un parcours de santé pluriprofessionnel avec des actions coordonnées. ce changement de paradigme doit être initié dès la formation initiale de tous les professionnels de santé ; je suis très favorable au développement d’universités des sciences de la santé avec des modules communs et spécifiques ; dans les modules communs les sujets essentiels tels que le raisonnement clinique partagé avec l’intelligence collective et l’intelligence émotionnelle, le patient partenaire et le patient experte. etc..

  3. Nous avons un formidable système de santé avec un reste à charge des plus faibles. Mais combien en ont réellement conscience ? combien le sur-utilise parfois dans s’en rendre compte ?
    Une proposition à ajouter serait de demander à l’assuré de saisir sur le terminal de la carte vitale le montant qu’il n’a pas eu besoin de payer. On demande ça une fois par mois et les gens prendrons conscience de leur chance et limiterons peut être certaines utilisation de complaisance (ex : transport médicalisé qui pouvait être fait par un proche, comprimés perdus, etc.)

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