- Formation des enseignants :
La récente réforme a eu l’avantage de donner davantage de temps de formation aux futurs PE puisque les éléments théoriques, didactiques et pédagogiques se poursuivent sur 2 ans et ne sont plus soumis à l’impératif du concours CRPE qui se tient habituellement en avril du M1. Cependant, les étudiants (en 2ème année de master 2 MEEF) ne sont plus « Professeur stagiaire » et ne seront titularisés qu’après réussite au concours : conséquence > une moindre attractivité pour les étudiants mais aussi une paupérisation (pas de salaire mais une indemnité nettement moindre, environ 600-700 euros/mois).
Proposition :
-pour doper l’attractivité au métier d’enseignant, donner le statut d’alternant aux étudiants de 2ème année de M2 en suivant les directives actuelles des organismes de formation professionnelle, notamment en termes de salaire, mais avec une contrainte : seuls les étudiants ayant un certain niveau (à définir) pourraient l’obtenir, ceux-ci devraient également assurer des tâches supplémentaires dans les écoles où ils sont en stage (aide administrative, assistanat pédagogique, aide aux devoirs).
- Carrière :
-Revaloriser la grille indiciaire pour l’aligner sur les fonctionnaires de catégorie A que sont les enseignants. (entre 25 et 30% d’écart avec les autres ministères ou fonction territoriale).  La faiblesse des salaires n’attire plus les meilleurs étudiants.
-Création d’une « agrégation » pour les PE afin de permettre une augmentation salariale pour les meilleurs. Cette étape dans la carrière existe au Canada-Québec où certains professeurs assurent des missions de « professeur-mentor » pour aider à la formation continuée directement dans les établissements scolaires.
- Programmes scolaires :
Le volume des programmes scolaires est pléthorique (maternelle et élémentaire). Il faut réduire les multiples digressions et revenir aux fondamentaux et surtout s’assurer qu’ils sont acquis. Les évaluations nationales actuelles démontrent une chute de la maîtrise des fondamentaux (maths et français), ce qui nous place en queue de peloton dans l’OCDE.
Proposition :
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-Eviter une modification et/ou refonte des programmes qui revient tous les deux à trois ans.
-Garder le CSP en y intégrant aussi des enseignants de terrain expérimentés.
-Edulcorer les programmes de certains enseignements qui viennent parasiter les fondamentaux (enseigner le codage informatique, problèmes mathématiques dit « de recherche » alors que les élèves n’ont même pas automatisé les calculs, ni intégré des méthodes de résolution de problèmes, projets trop ambitieux qui ne peuvent pas aboutir de façon correcte par manque de moyens ou de personnel compétent).
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- Ecoles à sections internationales, européennes, à sections artistiques et sportives
Afin de rendre l’enseignement des langues vivantes attractif et efficient, créer davantage d’écoles à sections internationales et européennes (pas seulement en IDF mais aussi dans les métropoles régionales), ce qui permettraient de faire intervenir des professeurs de langue véritablement formés et/ou locuteurs natifs. Des échanges culturels entre classes (niveau cycle 3) pourraient être profitables à la conscience d’être citoyens européens.
Pour les sections artistiques et sportives, permettre des partenariats locaux ou départementaux ou académiques afin de faire intervenir des professionnels compétents.
Ces écoles seraient attractives, y compris pour certains milieux défavorisés.
- Accueil des élèves à besoins particuliers (école inclusive)
La loi HANDISCOL de 2005 était portée par de très bons sentiments et de la bienveillance. Cependant, les moyens humains et financiers n’ont pas suivi. Les troubles de l’apprentissage « type DYS » n’ont cessé d’augmenter et l’accueil des élèves handicapés restent très difficile, notamment en ce qui concernent les plus lourds. Malgré la bonne volonté des enseignants, la mission n’est pas aboutie de façon efficiente et les élèves n’en n’ont pas forcément tiré bénéfice.
Proposition :
-Dans les écoles de nos communes, remettre en place certaines classes à faible effectif, environ 12 élèves, (cf classes d’adaptation, pédagogie spécifique) qui regrouperaient les élèves les plus en difficulté avec des enseignants véritablement formés aux troubles des apprentissages. Ces élèves seraient intégrés avec leurs camarades des autres classes pour les activités artistiques et sportives afin de créer un collectif-élèves pertinent.
-Augmenter significativement le nombre d’enseignants à la certification CAPASH qui actuellement est très faible, enseignants qui prendraient en charge ces classes d’adaptation plutôt que de prendre les élèves en difficulté 30 à 40 min par semaine (saupoudrage inutile et peu efficient).
-Doter les auxiliaires de vie scolaires (AESH – accompagnants d’élèves en situation de handicap) d’une véritable formation professionnelle, aboutissant à un diplôme reconnu et professionnalisant (type CAP-BEP-Bac Pro) permettant une pérennisation de la profession qui est actuellement précaire et peu valorisée en leur donnant un véritable statut et une carrière adéquate (contrat CDI de 35h).
- Favoriser les partenariats citoyens :
L’éducation civique est souvent enseignée de manière édulcorée ou à la marge (se réduisant à des débats d’ordre moral) alors qu’elle doit faire partie des fondamentaux.
-Pour ouvrir l’école sur la vie civique, corréler les éléments du programme avec des évènement locaux et citoyens par le biais de partenaires (pompier, policier, eaux et forêts, infirmier, élu municipal, etc.) qui interviennent dans les écoles à l’occasion des cérémonies officielles (11 novembre, 8 mai, 9 mai, 18 juin) mais aussi d’événements locaux particuliers pour montrer aux élèves l’importance de l’éducation civique et citoyenne et leur fournir des repères historiques incarnés.
contribution de Pascale