Réforme des retraites – Ma tribune pour Le Monde

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« La vraie réforme des retraites consisterait à compléter le régime par répartition par de l’épargne obligatoire » 

Le fait que la dette devienne une modalité normale et pérenne du financement des retraites n’émeut plus. Bien que ce financement ressemble à une pyramide de Ponzi et nous paupérise un peu plus chaque année, certains persistent à nier la nécessité d’une réforme.

Le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) a montré que le système actuel conduit à une inéluctable érosion des pensions. Alors même que le COR sous-estime le déficit en ignorant les subventions d’équilibre versées par l’Etat et les collectivités territoriales pour financer les retraites de leurs agents, il écrit sans ambiguïté que la situation financière se détériorera de 2022 à 2032 (et, dans certains scénarios, jusqu’en… 2070) avec un déficit de –0,5 % à – 0,8 % du PIB.

Tout cela est très logique. Dans un régime par répartition, les actifs paient la pension des retraités. Le système était viable en 1960, quand on comptait 4 actifs pour 1 retraité. Mais, en 2022, avec 1,4 cotisant pour 1 retraité dans le privé et 0,9 cotisant pour 1 retraité dans le public, il faudrait taxer les salaires à 28 % dans le privé et à 89 % dans le public pour atteindre l’équilibre. Une réforme des retraites est donc indispensable. Mais laquelle ?

On nous propose de reculer l’âge de la retraite. Pourquoi pas ? Mais cela ne fera que repousser les échéances. Tant que le vieillissement de la population s’accentuera, on se condamne à devoir régulièrement reculer le départ à la retraite, à perpétuité. D’autres proposent que l’Etat compense. Avec une dette de 129 % du PIB, cela n’arrivera évidemment pas.

Les pharmaciens l’ont fait

D’autres veulent mettre fin aux régimes spéciaux. Oui, certains coûtent cher. Mais la suppression du régime RATP, par exemple, ne rapportera la première année que de 7 à 10 millions d’euros, et celui de la SNCF, de 23 à 35 millions. Faut-il abîmer son énergie réformatrice pour de si petits enjeux ? Ne soyons pas dupes : centrer la communication sur la fin des régimes spéciaux permet de désigner des boucs émissaires et de détourner l’attention des vrais enjeux. Accessoirement, certains régimes spéciaux sont excédentaires et l’Etat a aussi l’idée non avouée de faire main basse sur leurs réserves…

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