« Il faut obtenir l’implantation d’un centre hospitalier universitaire dans l’île » – Corse Matin

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Fidèle à sa volonté d’être toujours au plus près du terrain, Philippe Juvin, député du parti Les Républicains dans les Hauts-de-Seine, chef du service des urgences à l’hôpital Georges Pompidou, originaire d’Ucciani, était vendredi à l’hôpital de la Miséricorde, à Ajaccio, pour rencontrer les équipes soignantes.

Philippe Juvin, député Les Républicains des Hauts-de-Seine, membre de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, était en visite, vendredi 3 mars, au centre hospitalier Notre Dame de la Miséricorde à Ajaccio.

C’est Michel Filleul, directeur du projet de reconstruction de l’hôpital, ainsi que ses confrères médecins et les différents personnels de l’établissement qui lui ont servi de guides.

Du grand hall d’accueil en passant par les urgences, le caisson hyperbare, les blocs opératoires, la réanimation et autre radiographie, ce sont les conditions de travail des équipes, les différents dispositifs médicaux utilisés qui ont capté l’attention du député. Sa déambulation a aussi été l’occasion d’échanger avec les équipes, entre autres, sur les projets en cours, sur le nombre de patients accueillis ou sur la prise en charge pédiatrique dans l’urgence.

Insularité

Philippe Juvin évolue dans un univers qu’il connaît bien. Il avoue volontiers se sentir « un peu chez lui ici ». Sans doute parce que ses origines le ramènent à Ucciani. « Mon grand-père était professeur au lycée Fesch. Je connaissais bien l’ancien hôpital. Mais c’est la première fois que j’entre dans celui-ci », confie-t-il. Il est venu en médecin, aussi. À Paris entre les murs de l’hôpital européen Georges Pompidou, Philippe Juvin troque son costume de parlementaire contre celui de chef du service des urgences. Alors, sa présence visait, d’emblée, à marquer « un événement médical important pour la Corse, c’est-à-dire l’ouverture d’un nouvel hôpital », assure-t-il. L’autre objectif affiché est « de comprendre les problématiques médicales liées à l’insularité et d’évoquer les évolutions possibles dont celle du centre hospitalier universitaire – CHU – en Corse. Car, il faut un CHU en Corse », insiste-t-il.

Cette nécessité, selon lui, découle de plusieurs raisons, à commencer par une offre de soins élargie. « Avec un CHU, l’ensemble des spécialités médicales s’installent obligatoirement. Or, aujourd’hui, les patients doivent s’adresser à des CHU du Continent pour certains soins spécialisés », indique-t-il. Un autre système hospitalier émerge pour les patients mais aussi pour les futurs soignants, aux dires du député. « Un CHU est la certitude que les étudiants auront accès à des stages d’externes, d’internes et de docteurs juniors dans l’île, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ou en tout cas avec grande difficulté », poursuit-il.

Dans le même mouvement, il est persuadé qu’une mécanique vertueuse se mettrait en place, comme un remède, au moins pour partie, à la pénurie de soignants observée.

Décentralisation

« Les jeunes, bien souvent, s’installent là où ils ont fait leur internat ou leur externat. Or, à présent, beaucoup de jeunes qui auraient pu vouloir exercer dans l’île du fait de leurs origines géographiques, vont exercer sur le Continent. Il faut garder des gens sur place« , analyse-t-il.

La recherche est un autre argument fort à ses yeux. « Un CHU, c’est la recherche et donc un pôle d’attractivité intellectuel à l’échelon de l’île. » En toute logique, cette activité est de nature à produire de la richesse au plan local. « Des professeurs d’université, de médecine, seront amenés à développer des outils. Ceux-ci représentent un facteur d’attractivité économique avec des sociétés qui s’implanteront dans l’île pour les mettre en œuvre », analyse-t-il.

Le diagnostic est posé. Désormais, « la première étape est d’obtenir que le CHU soit sur l’île« .

En attendant, le député a déposé une résolution à l’Assemblée nationale, demandant aux ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur de prendre en compte la nécessité de créer un CHU. Le texte a été cosigné par le député de la seconde circonscription de Corse-du-Sud, Paul-André Colombani. Philippe Juvin ne compte pas s’en tenir là. La séquence ajaccienne le pousse d’ailleurs à approfondir sa réflexion. « Ces échanges me permettront de nourrir mon argumentaire pour retourner à l’Assemblée nationale et ferrailler avec tous ces gens qui veulent que rien ne change. »

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