Assemblée : qui est Philippe Juvin, le nouveau rapporteur général du budget ?

FOCUS – Le député LR des Hauts-de-Seine vient d’être élu rapporteur général du budget. Un poste stratégique en vue des débats sur le projet de loi de finance, qui arrivera prochainement à l’Assemblée nationale.

C’est un nouveau défi pour le professeur Philippe Juvin. Ce jeudi, le député LR des Hauts-de-Seine, médiatique médecin pendant la crise Covid, a été élu rapporteur général du budget de l’Assemblée nationale. Un poste qui était, depuis juillet 2024, occupé par le député de l’opposition Charles de Courson (Liot), alors qu’il revient normalement de droit à la majorité. Désormais, ce sera donc le cas puisque l’élu de droite, ancien maire de La Garenne-Colombes, a largement remporté le scrutin interne à la commission des finances grâce aux voix de tout le bloc central et du Rassemblement national. Et il aura fort à faire d’ici quelques semaines lors des débats politiques sur le projet de loi de finances (PLF), au vu de la composition politique de l’Assemblée nationale, qui ne dispose d’aucune majorité solide.

Au sein de son groupe Droite républicaine, Philippe Juvin l’avait remporté face son collègue Jean-Didier Bergé, qui souhaitait également se porter candidat. «Il a gagné contre Laurent Wauquiez, qui soutenait Bergé. C’est un petit exploit qu’il soit rapporteur général. Il a bien mené sa barque», souligne une source interne à LR, qui a suivi de près les tractations. Avant de rappeler que lors de la campagne interne des Républicains, il y a quelques mois, le député des Hauts-de-Seine avait soutenu Bruno Retailleau.

Député depuis 2022, ce médecin urgentiste réanimateur et chef de service des urgences de l’hôpital européen Georges Pompidou a plusieurs fois été cité comme potentiel ministre de la Santé. Sans jamais être nommé. Et il était depuis devenu l’un des chefs de file de son groupe sur les questions budgétaires, avec sa collègue Véronique Louwagie (désormais ministre démissionnaire). En septembre 2024, alors que certains au sein du bloc central commençaient à évoquer des taxes ciblées, il confiait au Figaro : «Augmenter les impôts est un réflexe très français… C’est d’une paresse intellectuelle. Les taxes ciblées et transitoires deviennent malheureusement toujours durables».

Un élu respecté sur tous les bancs

Pendant les débats sur la loi sur la fin de vie, en mai 2025, il combat l’ouverture de l’aide active à mourir dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Un engagement, qui, en privé, lui vaut l’admiration de Marine Le Pen. «Qu’on soit d’accord ou pas avec lui, quand il prend la parole, vous vous dites : “bravo”. Il se passe quelque chose», confie-t-elle en petit comité. «Chez LR, il fait partie des gens de qualité», juge aussi le patron du groupe socialiste, Boris Vallaud. «C’est une caricature du politique de droite, qui tient ce genre de discours : “Les Français ne travaillent pas assez, nous payons trop d’impôts, il y a trop de fonctionnaires”», critique quant à elle la députée socialiste Ayda Hadizadeh.

Depuis plusieurs années, Philippe Juvin cultive en tout cas son originalité. Candidat lors de la primaire LR pour la présidentielle de 2022, il marque les esprits par son positionnement, revendiquant être d’une droite «sociale et libérale». Ancien député européen (de 2009 à 2019), conseiller général des Hauts-de-Seine, il a récemment fait parler de lui à la suite de la publication d’une tribune dans les colonnes du journal Le Monde, en proposant, pour réduire «rapidement» et «efficacement» les effectifs de la fonction publique, d’inciter les fonctionnaires d’État volontaires à démissionner en leur versant 70 % de leur rémunération pendant dix ans. Il compte d’ailleurs porter un amendement en ce sens dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2026. Un texte dont il sera donc le rapporteur général.

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